Chez les athlètes de haut niveau ou les adeptes de la musculation, un nouveau produit fait rage : il s’agit du CBD. Certains sportifs ne jurent désormais que par ce produit, poussant les scientifiques à se pencher davantage sur le sujet. Mais le CBD peut-il vraiment être efficace pour la récupération sportive ?

Déjà, qu’est-ce que le CBD ?

Ces trois lettres sont en réalité l’abréviation du terme cannabidiol, une molécule chimique qui entre dans la composition du cannabis, l’herbe « tendance » et récemment légalisée dans certains états américains.

Le cannabidiol, lui, a été isolé pour la première fois dans les années 1940 et a été considéré au début comme additif sans effet dans la plante, à savoir le Cannabis sativa. Il a fallu trente ans pour que les premiers tests sur le CBD soient entamés.

Ces années de recherches ont pu tout d’abord démontrer que le cannabidiol n’est en aucun cas psychoactif et qu’il n’est pas responsable des effets « stimulateurs » du cannabis.

Par conséquent, consommer du CBD pur, généralement sous forme d’huile, ne va pas altérer votre vigilance ni causer d’euphorie.

Bien au contraire, l’huile de CBD est mondialement utilisée pour contrer l’inflammation, pour traiter les maux de tête et de voyage, l’anxiété et, plus récemment démontrée, l’épilepsie.

Pour l’instant, la pharmacocinétique de l’huile de CBD est la plus étudiée, tandis que les autres formes galéniques du produit ne le sont pas encore, ou pas assez.

L’huile de CBD aide-t-elle vraiment à récupérer du sport ?

Pour certains sportifs qui découvrent le cannabidiol, les méthodes de récupération traditionnelles comme les bains de glace font partie du passé. Et pour cause : quand on compare le temps et l’effort qu’il faut pour celles-ci avec quelques gouttes sous la langue de l’huile du CBD, le choix est vite fait.

Cette molécule intrigue encore plus les athlètes, car elle a l’avantage pour eux de ne pas être détectée dans les tests urinaires et encore plus après que son utilisation dans le domaine soit légalisée en 2018.

Ce qui se passe lors de votre exercice musculaire

Pour comprendre l’effet potentiel du CBD sur les muscles, il est nécessaire de rappeler ce qu’on cherche à traiter ou à récupérer après un exercice musculaire intense.

Vous le savez sûrement déjà, mais quand vous « forcez » sur vos muscles, il se produit des dommages sur les fibres musculaires et avant que ceux-ci cicatrisent, il y a une inflammation qui se produit. En gros : libération des cellules de l’inflammation, recrutement des cellules immunitaires, etc.

Bien que cela soit l’effet généralement recherché, il se peut que cette inflammation dure et libère des substances nociceptives, c’est-à-dire provoquant la douleur. Cette douleur étant parfois gênante, vous vous voyez contraints à arrêter momentanément votre sport. Une conséquente indésirable pour les athlètes et les réguliers de la salle de sport.

Que vient faire le CBD dans tout ça ?

Pour récupérer du sport, un bon état des muscles ne suffit pas. En effet, plusieurs facteurs doivent être réunis : il faut que l’inflammation diminue, que la douleur soit tolérable pour reprendre l’exercice, que l’os soit en bon état et que le métabolisme cardiaque soit apte à travailler à nouveau. Sans ces facteurs, rien de cela n’est possible.

Lors d’une étude, des tests précliniques (faits sur des animaux) ont pu démontrer le rôle du cannabidiol dans la modulation de l’inflammation. Le CBD agit sur les médiateurs de ce processus inflammatoire et les atténue par différents mécanismes.

Cette inflammation, médiée par les cellules immunitaires, se voit dénudée de ces cellules et donc s’atténue progressivement.

Dans le même sens, il a été admis chez ces mêmes mammifères la sécrétion de substances anti-inflammatoires sous l’effet du CBD. Malheureusement, ces propriétés ont été prouvées sur des espèces animales et restent pour l’instant peu concluantes chez l’homme.

De plus, les études ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la dose nécessaire pour que l’effet du CBD soit potentialisé.

Plusieurs études, sur la souris cette fois, ont pu prouver que le CBD permet d’atténuer les douleurs musculaires. Malheureusement, cet effet n’est déclaré qu’une fois le cannabidiol utilisé avec petite quantité de THC (cannabinoïde banni) et nécessite des doses élevées du CBD pour atteindre une analgésie satisfaisante.

Sachant que l’exercice sportif nécessite de l’énergie et donc de l’oxygène, la science a voulu démontrer l’effet du CBD sur le métabolisme des mitochondries qui synthétisent les molécules de l’énergie à partir de l’oxygène. Sur ce point, les avis s’opposent entre ceux qui réfutent un tel effet et d’autres études in vivo qui affirment que le CBD stimule les mitochondries. Même chose pour les effets sur le métabolisme cardiaque, pas de conclusion sur ces deux points.

Quelques études cliniques ont voulu profiter de l’effet établi du CBD contre l’anxiété et l’appliquer chez les athlètes. Le cannabidiol a démontré une efficacité égale à celles des anxiolytiques habituellement utilisés pour pallier au stress lié aux performances sportives. Sachant que le stress et l’insomnie favorisent aussi l’inflammation et donc le retard de la récupération sportive, ceci est un plus.

Par contre, concernant l’effet sur la fragilité osseuse et les fractures induites par le sport, les recherches sont encore au stade préclinique et donc non concluantes pour l’instant.

Conclusion

Pour l’instant, la science n’a pas pu prouver à coup sûr l’efficacité du CBD sur la récupération sportive. Néanmoins, les études sont encore en cours et restent prometteuses sur le sujet.